Jeudi 14 juillet... Fouras... En sortant du
Jeudi 14 juillet...
Fouras...
En sortant du resto, je regardais les enfants se défouler sur cette plage qui a connu mon enfance heureuse. Je venais d'avoir une nouvelle toupie, jaune et rouge...
Une joyeuse soirée tous ensemble. Mon mec, mes enfants, mon pote, ses filles et ses parents que j'aime tant...
Puis on a regardé les feux d'Oléron, d'Aix, de Port Des Barques, de Bourcefranc, de Ronce etc... Il était exactement 23h20 lorsque le ciel de la baie de Fouras s'est illuminé face au fort Vauban... Au bord de la falaise, j'avais trois enfants émerveillés en sécurité dans mes bras...
Pour d'autres, le cauchemar commençait...
On riait en revenant vers cette maison du port sud où ma fille allait vouloir rester quelques jours... Juste un dernier verre de ce délicieux sirop de cassis maison histoire de laisser les touristes sortir de la ville...
On riait encore en se quittant, promettant d'envoyer un message à notre arrivée...
Mon fils s'est endormi dès les premiers kilomètres, son père a allumé la radio et je me suis figée. Juste le temps de comprendre et mesurer l'étendue du carnage puis il a coupé... J'ai senti mon sang se glacer devant l'enfer des images visionnées sur mon téléphone et je l'ai éteint....
"Dans de beaux draps" de Karpatt a pris le relais... On ne riait plus...
Alors je suis allée rejoindre mon fils à l'arrière et j'ai pleuré silencieusement contre lui en serrant doucement sa petite main...
Ça aurait pu être nous... Ça le sera peut être demain.
En décembre, mon mec m'a proposé de tout plaquer ici pour aller vivre à Belle Île. Si je me suis entendue renoncer à l'un de mes rêves, c'est parce que je suis incapable de "déraciner" ma fille, qui en septembre fera son entrée en sixième avec sa bande de pote qui date de la petite section. D'ailleurs, elle s'y oppose fermement et je ne peux que la comprendre. Elle m'a fait promettre de ne "jamais lui faire ce coup là". J'ai promis.
Depuis cette nuit, j'y pense... On est en sécurité nulle part je sais, mais là bas je nous sentirai tellement plus à l'abri...du monde.
Encore quelques jours et on s'en va...loin.
Aujourd'hui, je n'ai que mon silence pour rendre hommage à tous les destins brisés...pour rien. Demain, j'aurai de nouveau la force et l'envie de sourire et...d'espérer.