Île était une fois, les vacances au cabanon, en Oléron...
C'est le rendez-vous des bons copains, des enfants des bons copains, des animaux des bons copains...
Un joyeux bordel, j'aime bien.
On y retrouve le même confort qu'à la maison, version Robinson.
Et l'océan en quelques pas...
La plage "tôt"le matin, vers 11h30.
Les premières brasses en direction de l'horizon... Plaisirs d'enfance sans cesse retrouvés... L'écho du ventre de maman, le bleu des yeux de papa...
Nager dans l'océan, c'est un peu ne plus être sur terre!
Une eau claire à la pollution invisible, des bancs d'éperlans en plastique... Non, je ne pensais pas à cela, dans mon moment contemplatif, mes regards d'enfants, miraculeusement intacts.
Autre regard, en suivant cette méduse, probablement une cyanée bleue à la beauté fatalement urticante, voire brûlante...
Princesse Boulette et Grabouillon, mes enfants Rois.
L'enfance heureuse des culs salés...
Contempler, la fin d'une belle journée, bercée par le rythme égal du flux et du reflux, mon chant d'éternité...
Me retirer loin en moi-même en compagnie de Fredrik Welin, entré récemment dans ma vie avec "Les souliers italiens", suivi de près par "Les bottes suédoises". Je me suis attachée à lui, je l'ai rattaché à moi, bien avant la fin du premier chapitre, pour ne pas dire dès les premières lignes.
Le cabanon sur Oléron, c'est aussi un toit pour ma solitude une fois vidé de ses joyeux habitants. Quelques jours de silence bien mérités après la violence des heures accumulées sur le front, sous les bombes, durant le confinement. J'ai toujours su me "réparer"...professionnellement (merci Howard Buten).
Sur le port de La Cotinière, il y avait cette femme en noir, amie des goélands, les chats du ciel ou rats ailés. Je ne suis jamais très à l'aise lorsqu'ils s'agitent en nombre autour de moi, sauf les jours où j'en ai rien à foutre de me faire défoncer le crâne à coups de bec...
N'empêche que cette femme, elle résonnait fort quelque part au fond de moi.
Du temps hors du temps pour déambuler avec Néo, mon chien vivant.
Je ne me lasse jamais de le regarder mener sa vie de chien heureux sur nos rives...et partout où nous nous sentons libres.
Celui qu'on voit pas, tout près, c'est Bazil, mon chien mort.
Il est fou comme j'aime, mon cabot adoré. Et puis il est un petit peu comme son humaine préférée, il écoute ce qu'il veut, quand il veut... Il lui arrive aussi, quelques fois, de succomber à la tentation d'une petite connerie, qui passe...
Du temps aussi, pour mes retrouvailles avec le Bagnard!
Ciel menaçant.Vent d'ouest. Jour de semaine.
Personne. Parfait.
Cap Ciron...
Je marchais, légère, sur les remparts de calcaire.
Déconnexion totale.
J'ignore depuis combien de temps je n'avais pas eu le privilège de me retrouver seule ici.
Assise sur le dossier de ce banc, sous les cyprès...
C'était bon de m'y retrouver, encore plus de m'y reconnaître à tous les âges.
Retour dans les dunes pour le plaisir d'aller sautraler parmi les doux "minous" (lagure ovale) et les têtes rondes de l'ail sauvage (ou des dunes)...
Une dernière balade sur la plage dans l'espoir de me recevoir une bonne averse. Marcher sous la pluie, c'est bon pour ma vie.
Mais il n'a pas plu, alors déçue, j'ai laissé les vagues inonder mes converses jusqu'au dessus de mes genoux. Ça m'a rappelé les deux grandes marées loupées (volées!) du confinement, celles qui m'ont vu traînailler dans la partie basse des marais en bas de chez moi, habituellement inondée par le débordement du fleuve à chaque fort coefficient. Je n'ai pas besoin d'évoquer ici, pour m'en souvenir, toutes les fois où...j'ai pété les plombs durant le confinement.
N'empêche qu'avec le recul, je trouve plutôt poétique de verser des larmes salées, gaugeant dans l'eau douce en compagnie de Christian Olivier me contant "Matin brun" (Pavloff) ...avant d'aller m'échouer chez la Vieille...pour trinquer avec elle la bouteille qu'elle aurait bu seule...et entendre nos voix un peu saoules chanter "La complainte du phoque en Alaska" (Beau Dommage)...parce que c'est sa chanson...et qu'elle nous fait passer des larmes aux rires...mais je m'égare. Bon.
Et il a fallu reprendre, bien après tout le monde, le pont en sens inverse.
C'était il y a un mois déjà et il y a eu quelques allers-retours pluvieux depuis. J'y serai demain pour un week-end en semaine avec l'Ami qui a besoin d'une grande "inspi"...ou d'une retraite de méditation Vipassana consacrée à la respiration et l'introspection (sans moi, plus jamais ça).
Mes rives et mes îles ici me consolent de ne pouvoir rejoindre, sans aucune certitude, mon beau Caillou là-bas avant la Toussaint. L'océan offre toujours ce qu'on vient chercher auprès de lui. J'ai largement de quoi me RÉconfortée, m'OLÉRONiser, m'AIXpatrier...
Et puis, c'est l'été, j'ai mon coté "cigale" qui se réveille... J'ai fait le deuil des concerts (sauf celui des Têtes Raides), des festivals (sauf celui des Têtes Raides) annulés, mais loin de moi l'intention de me priver de ce qui fait que l'été demeure ma saison préférée...en respectant au mieux l'ensemble des comportements-barrière.
Virus ou pas, la vie continue...