C'était la semaine dernière, le jour de la plus
C'était la semaine dernière, le jour de la plus grosse marée de l'année.
Personne sur la dune, sinon le Grand Phare...
Ni sur la plage...méconnaissable.
Juste Néo mon chien et moi, son humaine.
Il ne suffit que de quelques pas pour remplir un sac poubelle de déchets en tout genre... Bien sur, c'est accablant, surtout les jours où tout m'accable...
Mais l'océan offre à l'oeil de celui qui veut bien voir de magnifiques oeuvres d'art, comme celle-ci qui m'a fait regretter mon appareil photo...
Ou celle-là, que je regrette d'avoir laissée, par crainte de m'encombrer, moi qui était venue si légère, les mains dans les poches...
Là, le manche d'une enooooorme toupie!!!
Ici, le fond d'un terrible poison...
J'ai découvert très récemment J.P Dubois avec le livre "Tous les matins je me lève", celui dans lequel Paul pense que sur toutes les plages du monde, il y a un type qui jette un bout de bois dans l'eau et un clébard à gueule de rat mouillé qui rapporte... (Après j'ai enchaîné sur "Parfois je ris tout seul" et bientôt je les aurais tous lus).
J'étais seule sur cette plage, à lancer des bâtons à mon chien, qui ne me les ramène jamais. Non il préfère les bouffer et se coincer des échardes dans la gorge pour "burner" comme un tubard...
Les ruines de l'ancien sémaphore construit dans les années 1850 et quelques. Celui de 1990 manque au paysage de la forêt depuis février. C'est fini, plus jamais les fous n'oseront son sommet désaffecté, devenu trop risqué et fliqué. J'en garde pour ma part, de magnifiques souvenirs d'une époque où l'inconscience n'a aucun regret.
Le vent façonne sans cesse le relief de la dune, qui recule sans cesse aussi.
Par endroit, on peut suivre la course de ses rafales.
Faut toucher avec les yeux...
La beauté du monde est si fragile...
Non, moi je ne m'en lasse pas.
Bien au contraire.
Marcher droit devant, sur le contrefort de la dune, qui souffre, comme chaque hiver, même si l'hiver ici nous a oublié cette année.
Mon chien aussi, il aime s'approcher des déferlantes qui tapent le creux de la dune pour voir jaillir les âmes écumantes de près. Il ne doute pas de me voir plonger pour le sauver si l'une d'entres elles tentent de l'emporter. C'est déjà arrivé...
Alors avec un coefficient de 117, il vaut mieux s'imposer d'admirer le spectacle au sommet la dune à l'heure de la marée haute, à moins d'avoir envie de se baquer...
La vie est belle, quand même, entre la présence bienveillante du Géant...
...et le chant rassurant de l'océan.
Je suis aujourd'hui, comme beaucoup, privée de mes virées océanes et ce n'est pas sans quelques larmes que je me suis vue contrainte d'annuler ma virée Belliloise. Me voilà...confinée, en "télétravail" mais réquisitionnable, comme la plupart de mes collègues du secteur médico-social.
J'accuse le coup, jour après jour, sans céder à la psychose, centrée sur l'image que je veux donner de moi à mes enfants, qui resteront, comme nous tous, marqués à vie par cette période de...guerre (sanitaire) qu'il a dit M'sieur Micron.
J'ai quand même un petit peu mal à ma liberté...enfermée sous le soleil de ma jolie campagne qui explose de printemps.
Mais... Combien de temps? Et après?