Presqu'île de Talmont sur Gironde... C'est le
Presqu'île de Talmont sur Gironde...
C'est le déjà "trop de monde" qui m'avait obligé à me replier dans les marécages, avec les vieilles souches. Je croisais les doigts pour que la pluie fasse fuir la masse humaine que je devinais rien qu'au nombre de voitures sur le parking... J'avais envie de voir personne mais besoin de venir ici.
Sur cette photo, on aperçoit les vestiges les mieux conservés de la porte de la tour blanche, "celle qui gardait l'estuaire à l'époque des anglais avant que les espagnols s'énervent" disait mon père.
L'orage annoncé menaçait, dans les rues de la ville close, les regards inquiets scrutaient le ciel... Les yeux baissés sur ces visages que je ne m'imposais pas, je traversais des bribes de conversations qui parlaient toutes du temps... J'avoue ma pensée du moment: "C'est ça cassez vous".
Quand c'est insupportable ou que ça va bientôt l'être, une simple ruelle vide devient une véritable issue de secours...
En m'épargnant tout contact visuel direct, j'atteins rapidement le stade où je je ne distingue plus que des silhouettes animées. Si par malheur (si par erreur) quelqu'un m'interpelle, je frôle le drame personnel...et je dois tout reprendre depuis le début.
Heureusement, une petite pluie fine, presque salée s'est mise à tomber. D'un coup, moins de monde, plus d'espace pour les rares qui préfèrent se prendre une averse sur la tronche plutôt que d'aller s'entasser dans les bistrots.
C'est dans le petit cimetière marin du XVIIIe siècle que j'aime le plus perdre mon temps. Bientôt il sera envahi par les roses trémières...et les touristes aussi. ;)
J'ai des vieux potes ici! ;) Je me récite chaque fois la légende de Radégonde, celle des barques funèbres tout ça... Je souris devant mes souvenirs d'enfance, mes aventures, mes bêtises. On venait souvent, je reviens toujours.
Certains prétendent qu'il n'est pas impossible de tomber sur un...os. Je cherche encore discrètement...
Il reste aussi des tas de cénotaphes à la mémoire des corps disparus en mer ou non identifiés...
C'est des moines qui ont construit l'église romane de Sainte Radégonde au XII siècle. Depuis elle n'a cessé d'être malmenée par les colères océanes, rescapée de justesse après "la bombe" Martin en 99. La devise de la ville est d'ailleurs "Talmont au péril des flots". Avant c'était une île, elle le redeviendra bientôt.
Il y a quatre humains inconnus sur cette photo. C'est possible de ne croiser personne sur ce site, principalement l'hiver par -10° avec un vent au delà de force 8. Le problème, c'est que je ne viens jamais ici lors des tempêtes.
Les jours de pluie, l'ancien chemin de ronde de la citadelle est en général moins fréquenté que le parvis de l'église.
Ce belvédère en forme de kiosque m'a toujours fait rêver. Il a été construit dans les années 20 par Chépluki mais racheté par "Mr Lièvre" en 47. Ce mec a eu la merveilleuse idée de s'aménager un petit deux pièces dessous mais surtout de creuser un couloir menant à une porte qui s'ouvre sur la falaise. C'était un accès direct à son carrelet, aujourd'hui disparu. Quand il y était, il signalait sa présence et surtout sa volonté d'avoir la paix en plaçant une statue de lièvre au sommet du kiosque. Elle était pas belle la vie? Il m'a toujours bien plu ce Mr Lièvre qui n'avait ni besoin de courir vite et loin pour se rayer de la carte... ;)
Un ciel tourmenté, une lumière qui changeait sans cesse... Le soleil a fini par perdre sa bataille contre les nuages au moins jusqu'au lendemain.
La météo ne s'était pas trompée, je me suis pris le bel orage que j'attendais. Marcher sous la pluie, c'est quand même l'un des petits plaisirs de ma vie. Marcher la tête en l'air (pour gober des gouttes) et les bras écartés (pour l'équilibre)...
Et puis ça devient un réel grand bonheur avec une délicieuse glace à la pistache!!! Purée, j'avais de quoi chanter la chanson du bon vieux Baloo!!!
Le ciel aurait bien pu me tomber sur la tête que je ne m'en serais pas rendue compte!
En déambulant dans les ruelles qui m'ont connues à tous les âges, je vivais pleinement mon "ici et maintenant".
A chaque fois que j'ai croisé mon reflet dans les vitrines, je me suis tapée des gros délires en imitant (plutôt bien) le psy du boulot...
On arrive pas à le détester celui là, pire il nous fait tellement rire qu'on va finir par l'aimer... En tout cas, d'un sourire de vieux singe, il nous a rappelé que nous n'étions pas en mesure de lui apprendre une seule grimace. Par contre lui, oui... ;)