Locmaria en vélo dès le matin... J'y suis arrivée
Locmaria en vélo dès le matin... J'y suis arrivée trempée, l'avantage du vent dans ces cas là, c'est que les vêtements sèchent vite...
C'etait magnifique, le relief découpé, la verdure surprenante de la lande côtière et jamais la même lumière. L'effort en valait la chandelle!
Ici, j'ai trouvé des superbes planques pour me recueillir face à la beauté de cette nature authentique et sauvage... Hélas, je n'ai pas pu en profiter longtemps, une averse de grêle m'est tombée dessus... Maintenant, je rigole quand je me revois dévaler la lande à toute vitesse...
Et là, j'etais essoufflée, mon moral commençait à montrer des signes de faiblesses... J'en avais plus rien à foutre de la grêle, de la pluie et du vent... Je poussais mon vélo dans la côte qui remontait au village en serrant les dents... Refuge dans la célèbre église, j'avais une légende "à vérifier" et j'esperais qu'on me vole mon vélo.
Il fallait que j'aille sur la façade ouest, la côte sauvage de l'île. J'ai essayé d'y aller en vélo, malgré le temps, mais je me suis découragée en route, j'ai voulu couper à travers les hameaux et la campagne pour retourner sur la route de Palais...et je me suis perdue. Comme d'hab quoi...
Je ne vais pas m'etendre sur le moment qui a suivi... Je me suis juste acharnée sur cet enfoiré de vélo "qui faisait exprès de me faire tomber" et il a volé...plusieurs fois. Une fois ma colère hystérique "interrompue" par une tuile encore plus importante que ma haine contre ce stupide vélo et le vent, j'ai appelé mon pote "Mais viens me chercher putaiiiin!!!". Il faudra un jour que j'arrete de lui faire des plans foireux, mais c'est la seule voix qui m'appaise quand je pete un câble... Il n'y a que lui qui sait me calmer. Et on rentre "ensemble", sa précieuse voix dans mes écouteurs qui me rappelle que "Mais non, c'est cool ma belle, j'suis là"
C'est Sarah Bernardt qui est allée rendre le vélo... Le gars a halluciné.
Ok, une douche, des vêtements secs et direction la boutique de location de voiture! J'avais décidé d'aller aux Aiguilles de Port Coton alors j'y suis allée!
J'allais pas quitter Belle Île avec la frustration de ne pas avoir pu contempler le sphinx, le Mont Saint Michel, la poule qui couve, le loup hurlant et le buste de Louis XIV!
Au loin, le grand Goulphar surplombait la côte. Le vent m'impressionnait, il m'a fallu un certain temps pour m'approcher des falaises et pour apprivoiser ma peur.
En longeant la côte, j'ai trouvé des tas de petits coins et recoins. J'ai erré un peu partout en m'abritant parfois dans les grottes durant les averses.
Il n'y avait personne, les fous se font rares par ici. Je me sentais seule au monde, loin de tout et de nouveau, je criais que j'étais au paradis... Chouette contraste avec mon enfer de la matinée.
Les lames de fond remuent continuellement les flots en surface, l'eau est complètement blanchi par le ressac des vagues, l'écume s'envole parfois jusqu'en haut des falaises pouvant aller jusqu'à 40 mètres de hauteur!
Mon appareil fonctionnait un coup sur trois voire plus du tout parfois mais rien ne pouvait plus me faire râler. Ça vaut le coup de venir se tremper les os devant un décor comme celui ci!
Vivante et c'est un miracle, je n'allais tout de même pas me priver d'une "perdition contrôlée", après tout ce chemin parcouru, je pouvais bien me permettre une dose d'adrénaline!
Ce soir là, j'ai bu 2 verres avec les gérants de l'hotel et le gars des vélos pas rancunier et mort de rire. J'ai dit "non merci" pour un troisième et tant pis pour la tradition du "jamais deux sans trois". J'ai mis du temps pour monter les deux étages en m'accrochant à tout ce que je pouvais, j'etais "presque" saoule en arrivant dans ma chambre. C'est prévu, je reviendrai à la Toussaint pour leur montrer que les Rochelaises savent boire au moins 3 verres sans s'ecrouler!