On devait juste "schtroumpfer une petite fête"
On devait juste "schtroumpfer une petite fête" chez lui, histoire de clôturer une période de merde et trinquer aux vacances. Seulement juste après le deuxième verre, on s'est mis à rêver d'un beau lever de soleil... A deux heures, on chargeait la voiture et deux cents bornes plus tard, on était morts de rire dans un routier près de la dune du Pilat.
Vers huit heures, en atteignant le sommet, l'Ami a failli crever à l'aube d'une magnifique journée. ;)
Contemplation silencieuse, l'un contre l'autre, coeurs et mains liés.
L'instant était symbolique...
On était juste nous deux au sommet de cette montagne de sable. Le monde nous semblait si vaste, nos pensées se perdaient dans le grand spectacle de l'infini.
Il nous a imaginé nageant jusqu'au banc d'Arguin pour une Robinsonnade improvisée mais j'ai réussi à le convaincre de voler le voilier pour vivre d'amitié et d'eau salé. ;)
L'insouciance ailée...
On a erré un moment sur la lune, bras dessus dessous, les coeurs en apesanteur...
...jusqu'à ce que notre nuit blanche se rappelle à nous. Bien sur, on a envisagé l'option de redescendre s'envoyer quelques cafés brûlants mais l'idée de remonter ensuite a définitivement découragée l'Ami (sept pauses pour arriver en insuffisance respiratoire au sommet). Alors on s'est fait un nid douillet, pour se réchauffer juste un petit peu...et on s'est pas vu s'endormir.
Réveil en sursaut quelques temps plus tard sous les reniflements d'un chien, des gens partout...
Repli immédiat sous le duvet, morts de rire et un peu de honte aussi. ;)
Enfin la brume venue de l'océan a déployé son voile sur la dune... L'ambiance est devenue mystique comme j'aime. L'Ami lui, ne voulait plus qu'on s'éloigne l'un de l'autre, persuadé qu'on pouvait se perdre pour toujours dans le désert du Pilat. ;)
La dune s'est vidée lentement de ses silhouettes lointaines et nous on a disparu dans le grand nuage blanc, tels deux fantômes bien vivants!
"T'as vu, on rêve..."
Il était temps de se faire un nouveau nid, avec un un bar cette fois parce que c'était presque l'heure du goûter.
Et puis nos instruments de joie s'en sont mêlés, et en avant pour la douce folie, les loopings en tapis volant...
On était beaux, ivres, légers comme des plumes... On dansait, on chantait, on picolait, on riait...
Un soldat de lumière, une guerrière de la joie, privilégiés loin de l'ordinaire.
"Il en faut peu pour se sentir libre. Il y a des instants, des éclats, qui vous sauvent en un quart de seconde de la putréfaction spontanée." (La part des nuages)
Quand la brume s'est levée, on se roucoulait nos mots tendres, heureux et au chaud sous nos duvets avec la bouteille vide entre nous deux.
"Et si je tombe, tombe, tombe, tombe, tombe, tombe, tombe
Les gens que j'ai conquis seront une centaine à tendre un drap de soie
Et si je tombe, tombe, tombe, tombe, tombe, tombe, tombe
Ou bien je serai seule et mon ange véritable s'occupera de moi" (Le Fil, Karpatt)
Forêveur nous...
Déjà que c'est pas facile de marcher dans le sable chargés comme des bourriques encore un peu saoules, mais en rigolant comme des chèvres c'est limite mission impossible. Seulement marcher favorise le retour de la sobriété...
On a attendu de n'être plus qu'ivres de liberté et d'amitié avant de dévaler la dune... Un McDrive et quelques cafés bien plus tard, on reprenait la route la conscience tranquille, ravis de notre si belle escapade.
Comme on a pas vu l'ombre d'une matraque, on ne sait toujours pas ce qu'on risque si on se fait choper déguisés (mais sobres) en Mr Snoo et Joséphine au volant ...
Retour chez lui 24h après en être partis... C'était une mauvaise idée de vouloir se faire un "after", j'ai pas supporté la première gorgée ou plutôt la dernière avant quelques semaines.
La gueule que j'avais... ;)
Bien chargée après une bonne virée comme celle ci, j'ai pas fait d'histoire pour rejoindre ma laide- famille sur des sommets hostiles cette fois. Si c'était pas le paradis, c'était loin d'être l'enfer non plus.
C'est rare quand ça m'arrive mais je me sens bien déterminée à me foutre la paix au moins quelques temps. J'ai l'envie furieuse de sourire à ce que ma vie si imparfaite peut m'offrir dans toute son authenticité.
Et la vie ne sourit pas à ceux qui lui font la gueule. C'est bien connu... ;)